Les danses Caraïbes
Salsa
La salsa proprement dite naît à New York à la fin des années 60, inventée par les musiciens des barrios des quartiers pauvres latinos. Puis elle grandie dans les milieux cubains de New York et s'y est épanouie dès le milieu des années 70. Plusieurs vagues lui avaient ouvert le chemin. D'abord le retour à la charanga, orchestré par les ensembles de Johnny Pacheco et Ray Barretto au début des années 60. Le boogaloo, ensuite, mambo teinté de soul, lancé par Joe Cuba, Mongo Santamaria et Willie Colon, jeune prodige du trombone. Enfin la vogue des orchestres tipico, emmenée par Eddie Palmieri et sa Perfecta.
La vie nocturne des musiciens de la diaspora latine est intense à New York. Dans les descargas, ces jams latinos, toutes les influences se mélangent aux variantes afro-cubaines : le son cubain des années 50, la bomba et plena des Portoricains, merengue des Dominicains, cumbia des Colombiens.
C'est au club Red Garter que se retrouve la crème des musiciens pour des nuits torrides. Transporté par la musique fantastique qu'il y entend, Jerry Masucci, fondateur avec Johnny Pacheco du label Fania en 1964, décide d'organiser régulièrement des super descargas sous le nom de Fania All Stars. Immortalisées en disque et en films, elles vont promouvoir la salsa, faisant entrer dans la légende les noms de Celia Cruz, Cheo Feliciano, Ruben Blades, Luis Ortiz, Ismael Miranda, Papo Lucca, en plus de ceux déjà cités et bien d'autres encore.
Le pilonnage promotionnel fut tel que pour tout un chacun, musique cubaine égale salsa. Grave erreur ! C'est bien à Cuba qu'est apparu le terme salsa, dans un son de 1929, Echala Salsita (" Balancez la sauce " ), puis en 1962, avec l'album de Pupi Legarreta Salsa Nova. Mais ne dites pas à Juan Formell, leader de Los Van Van, qu'il joue de la salsa, ça ne lui plairait pas. ...."La salsa est la musique popularisée par la communauté latino-américaine des Etats-Unis".Explique-t-il. "Cuba a connu une révolution et s'est un peu écartée du monde. sous-entendu : "la salsa est une invention des capitalistes ! ". Et à Cuba, on reste des purs et durs...
Il n'a pas tort, le bougre, en tendant un peu l'oreille, vous comprendrez vite qu'il n'y a aucune comparaison entre le gros son FM des studios US et la fraîcheur originale des formations cubaines les plus populaires des années révolutionnaires. Ce qui n'empêche pas l'incroyable diversité des styles : Nous sommes restés très proches de notre public et, quand les gens changent de façon de danser, notre musique change aussi. Ainsi, chacun apporte sa marque, Los Van Van le songo, Orquesta Revé le son-changui, Irakere le meilleur jazz afro-cubain, Orquesta Chepin un magistral son montuno...
Dans les années 80, toute l'Amérique hispanophone adopte la salsa. Certains pays révèlent leurs stars. Porto Rico, grand fournisseur de talents pour Fania All Stars (Willie Colon, Cheo Feliciano, Hector Lavoe...), possède d'excellents groupes au pays. Depuis plus de trente ans pour le bonheur de tous, El Gran Combo ou La Sonora Ponceña jouent un style coulé, policé, moins afro qu'à Cuba, moins électrique qu'à New York, mais tellement sweet. La Colombie est la plaque tournante des.., salseros. Alfredo de la Fé, violoniste émigré de Cuba, a donné forme au style de Medellin, actuellement battu en brèche par celui de Cali. L'un de ses meilleurs représentants actuels, Grupo Niche, a réussi une belle percée à New York, suivant les traces du grand Joe Arroyo, qui avait su relancer l'ambiance, faisant sauter les braguettes avec ses paroles suggestives et redonnant place à l'improvisation dans un style teinté de calypso et de merengue. Le Venezuela revendique le titre de deuxième patrie de la salsa après Cuba. Si El Puma ou Los Melodicos sont des gloires nationales, Oscar D'Leon navigue sur l'orbite des légendes entre New York, Tokyo, Londres et Miami.
Avec Ruben Blades, Panama possède un représentant à multiples facettes, star de la musique et du cinéma, il est aussi avocat et politicien actif. Il a failli de justesse remporter l'élection présidentielle de 1994 !
A Cuba, de par l'évolution de la musique on appelle "Casino" la façon de danser la salsa (en couple). Ceci implique l'exécution d'improvisations et aussi de variations qui une fois connues permettent alors de former la "Rueda de Casino" (Ronde Casino).
Merengue
Musique et danse nationale de la République Dominicaine.
On ne connait pas réellement ses origines peut-être créole, africaine (Angola), cubaine, contre-danse française. Mais depuis la fin des années 70 elle a contaminé la moitié de la planète avec ses cadences folles, ses déplacements latéraux sur des pas empruntés au cha-cha-cha, ses ondulations du bassin plus ou moins torride, l'une des figure les plus appréciée est "el perito".
Les rois sacrés du merengue sont Wilfrido Vargas, Johnny Ventura, Cuco Valoy, Juan Luis Guerra, Chichi Peralta, Elvis Crespo ainsi que toutes les formations féminines unique à Saint Domingue, Las Chicas del Can, Chicas de Myriam, Anacaona etc ... Incontestablement les compositions les plus élaborées sont l'oeuvre de Juan Luis Guerra, il est celui qui a donné une nouvelle dimension au merengue.
Le merengue est une danse d'origine dominicaine et portoricaine, également très dansée à Haïti. Il est un peu moins connu que d'autres danses assez proches comme le mambo ou le cha-cha-cha, mais est très populaire en Amérique latine.
On dit parfois qu'il n'est pas possible de séparer la musique de la danse à Haïti. La musique haïtienne a puisé à plusieurs sources, dont le jazz américain et la musique cubaine. La danse nationale est le méringue. Durant les années 50, deux célèbres musiciens, Nemours Jean-Baptiste et Weber Sicot, ont introduit un nouveau style de musique de danse : le Compas Direct, aussi appelé Cadence Rampa.
La scène musicale s'est élargie ces dernières années, avec l'introduction de la salsa et du reggae, mais le Compas Direct reste la forme de danse la plus populaire. Certains groupes haïtiens ont percé sur la scène internationale, tels les groupes Tabou Combo et Coupé Cloué. Danse grandement populaire en République Dominicaine dont la chorégraphie simple se manifeste sur un rythme plus ou moins accéléré.
Bachata
Danse folklorique populaire de République Dominicaine qui a refait surface au cours des dernières années.
Musique de la République Dominicaine, elle bénéficie au milieu des années 90, de la vogue des deux côtés de l'atlantique de la musique latine.
Mais elle reste à découvrir véritablement. Cette danse très à la mode se danse en couple d'une façon très sentimentale. Ces mouvements sont marqués par le déenchement de la ceinture et le mouvement très délicat des pieds .
La bachata peut être comparée à la rumba. C'est en quelque sorte, le slow latin.
Cumbia
Musique colombienne "Moderne" voit le jour dans les années 1950 et fait encore danser allégrement les pays sous le vent des décénies 80/90. Ses expressions complexes denotent dans la galaxie latine, car elles n'hesitent pas à se marier avec les accents caraïbes des alentours. "La collegiala" de Rodolfo Aicardi également connu dans le pub du café à la TV.
Mambo
C'est la charanga d'Antonio Arcano qui est a l'origine du Mambo tout d'abord avec sa formation "La primeira Maravilla del Siglo" (1936) puis dans un second temps avec "Las Maravillas de Arcano" (1941) . Le Mambo est un genre musical à danser et à chanter.
La première personne qui a utilisé le nom de Mambo, a été Orestes Lopez dans un danzón intitulé "Mambo" en 1938. Cette musique englobe des éléments de percussions du son et des variations improvisées pour la flûte. En 1947 Damaso Perez Prado introduisit ce rythme au Mexique où il eut un grand succès et le rendit très populaire, il sera quelque années plus tard sacré roi du Mambo.
Le premier titre connu a été en 1951 "Que rico mambo". On peut noter l'influence du Jazz (swing) dans les arrangements des instruments à vent. La danse possède ses propres pas.
Le mambo est une danse d'origine cubaine (encore qu'on puisse également lui trouver des racines haïtiennes), dérivée de la rumba. Il a connu (et connait encore) un très grand succès aux Etats-Unis (il y eu une véritable "mambomania" à la fin des années 40).
Il est toutefois assez difficile à danser et il céda assez rapidement sa place au cha-cha-cha comme danse latino-américaine de référence.
Les airs de Mambo les plus connus sont sûrement : "Mambo Italiano", Popa Loves Mambo", ou "Mambo n°5"